La Turquie n’exclut pas d’annexer purement et simplement le nord de Chypre si aucun accord n’est trouvé entre Chypriotes grecs et turcs sur la réunification de l’île divisée depuis 1974, a déclaré le ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bagis. Problème : la Turquie n’a rien a faire dans cette ile qui, historiquement, n’appartient pas aux turcs. La Turquie, par cette annexion, ne ferait que voler les ressources énergétiques découvertes ces dernières années au nord de l’ile de Chypre, là-même ou les turcs menacent d’une action armée en cas d’extraction des ressources gazières sous-marines.
L’ile de Chypre a été divisé par deux, une partie turcophone au nord et une autre chypriote au sud, suite aux massacres turcs de 1974.
Le président de la République de Chypre, Dimitris Christofias, et Dervis Eroglu, dirigeant de la «République turque de Chypre du Nord» (RTCN), uniquement reconnue par Ankara, n’ont guère fait de progrès dans les négociations en vue de réunifier l’île et le gouvernement turc ne cache pas sa frustration devant le manque d’avancées.
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Bagis a mentionné que les négociations pourraient conduire à « la réunification de l’île après un accord entre les deux leaders », cependant il est interdit d’exclure « la création de deux Etats indépendants, si les dirigeants n’arrivent pas à un accord de réunification ou l’annexion de la partie Nord de Chypre par la Turquie ».
La communauté turco-chypriote elle-même ne voit pas d’un très bon œil la perspective d’être annexé par Ankara. Ainsi le président du parti républicain turcophone a déjà déclaré qu’une telle idée était inacceptable.
Mercredi dernier, plus de 20.000 Chypriotes-turcs, soit un sur sept, ont manifesté dans le nord de Nicosie contre les mesures imposées par la mère-patrie et pour se débarrasser de sa tutelle. «Ce pays est à nous, nous voulons le diriger», «Retirez votre paquet ou tirez-vous», «Ankara, lâche-nous», pouvait-on lire sur de nombreuses pancartes hostiles à la mainmise turque. [...]
Des banderoles anti-Turcs avaient mis hors de lui le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan. «Qui sont ces gens?», avait-il éructé, en les traitant de «charognards». «Ils crachent dans la main de celui qui les nourrit. (…) Nous avons versé notre sang pour eux. Ils doivent être déférés devant la justice.» Pour les Chypriotes-turcs, ces propos aux relents colonialistes ont fait l’effet d’une douche froide. «La Turquie pense qu’elle est chez elle ici», s’indigne Cinel Hüseyin, enseignante d’anglais qui s’est enveloppée dans un drapeau chypriote…
Pendant ce temps, Israël poursuit son redéploiement stratégique régional en resserrant ses liens avec ses voisins chypriote et grec, tout en s’efforçant de ne pas envenimer ses relations avec l’ex-allié turc. En partenariat avec Chypre et la Grèce, un accord pour la construction d’un câble sous-marin à haute tension de 2.000 MGW, long de 287 km, raccordant Israël à Chypre, a été signé dimanche à Jérusalem entre la compagnie nationale israélienne d’électricité et DEH Quantum Energy, une coentreprise gréco-chypriote.
Ce projet, baptisé Euro-Asia Interconnect, devrait permettre aux deux pays de se fournir mutuellement en électricité en cas d’urgence, et éventuellement d’exporter vers la Grèce et l’Union européenne de l’électricité produite à partir de leurs ressources gazières.
La signature fait suite à la visite historique à Chypre de Benjamin Netanyahu le 16 février dernier, une première pour un Premier ministre israélien.
Avi Retschild – JSSNews
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